Reste tranquille et concentre-toi ! Pourquoi ce genre de phrase n’a généralement pas les résultats escomptés ? Pour trouver une réponse, il est important de comprendre les mécanismes à l’œuvre entre l’attention, la mémoire et la concentration.
L’attention
L’attention est une fonction cognitive qui favorise l’ouverture de nos sens à la réalité externe ou interne. Elle nous permet une réception des informations provenant de notre environnement (messages et signaux visuels, auditifs, olfactifs ou autres) ou de nos ressentis internes (sentiments, émotions, état physiologique). Grâce à ce processus, nos ressources cérébrales sont orientées vers ce qui est perçu comme un signal de danger ou un sentiment de besoin.
L’attention peut être de deux types :
- L’attention attentionnelle est inconsciente, sensorielle et non délibérée. Notre cerveau et notre corps réagissent automatiquement, comme dans le cas où je vais retirer automatiquement ma main d’une plaque brûlante.
- L’attention exécutive est consciente, régulatrice et contrôlante. Dans ce cas, je choisis de porter mon attention vers un centre d’intérêt spécifique, comme une lecture ou un jeu. C’est elle qui va permettre la focalisation et la concentration. C’est elle que nous aimerions développer chez l’enfant.
En bref, l’attention permet à un enfant d’être réceptif à ce qui se passe autour de lui et en lui. Ce processus est intimement lié à la concentration et nous allons voir comment une surcharge d’informations peut mener un enfant à une incapacité à répondre à nos demandes.
La concentration
Le processus de concentration ferme notre conscience à tous les stimuli qui pourraient distraire notre esprit d’une certaine tâche. Ce mécanisme favorise une utilisation maximale de la mémoire pour apprendre, comprendre, enregistrer, retenir et assimiler. Elle agit comme un isolant pour bloquer l’arrivée à la conscience de toute source de distraction pouvant nuire à la réflexion.
Une maîtrise du processus d’attention couplée avec le processus de concentration est fondamentale pour toute personne en situation d’apprentissage.
Lorsque nous donnons trop d’informations en même temps, nous allons créer une saturation attentionnelle ou une saturation des systèmes. L’enfant sera dans l’incapacité de focaliser son attention et du coup de répondre à nos attentes. Lorsque l’enfant se retrouve en double tâche, par exemple : « mets tes chaussures et rejoins-moi au jardin », il ne sait plus où mettre son focus attentionnel. Pour alléger son cortex préfrontal, il faut automatiser les choses. Quand il sait mettre ses chaussures de manière automatique, à ce moment-là, on peut poser une deuxième demande. Ce qui implique de connaître les types de mémoire et de savoir comment elles fonctionnent.
Les mémoires
Selon les neurosciences, il existe deux grandes familles de mémoires :
- La mémoire non déclarative qui est inconsciente et implicite. Je sais, mais je ne peux pas dire comment je sais.
- Des mémoires déclaratives qui sont conscientes et explicites. Je peux dire comment je sais. Ces mémoires sont répertoriées en sous-catégories :
- La mémoire de travail qui est une mémoire à court terme.
- La mémoire épisodique qui se compose de souvenirs autobiographiques de notre vie (1er baiser), elle code le contexte : où, quand, comment, avec qui.
- La mémoire sémantique qui est le sens de ce que l’on apprend ; pendant la nuit le cerveau rejoue les événements et les déplace dans le cortex et là ils les transforment en connaissances permanentes.
- La mémoire procédurale des automatismes lorsque l’on répète maintes et maintes fois une activité. Par exemple, lorsque je fais du vélo, car je ne réfléchis pas à ce que je fais.
- La métamémoire qui est une réflexion sur ce qu’on vit maintenant et qui permet d’avoir conscience de ce qu’on sait (je sais que je sais). Elle permet de se poser des questions, de se demander de quoi on est sûr et pas sûr dans nos apprentissages et nos connaissances.
Connaître les types de mémoire et de leur connexion avec l’attention permet d’aider les enfants à mieux apprendre. En effet, il s’agit ici de bien comprendre qu’une tâche gravée dans la mémoire procédurale des automatismes se fait par étape ; elle est considérée comme acquise uniquement lorsque l’enfant le fait « par réflexe ». Dès lors, même si l’enfant attache ses chaussures tout seul, il faut garder en tête que cette activité va rester consciente pendant un certain laps de temps avant d’être complètement acquise. Toute la difficulté réside dans le fait de sentir quand l’activité est automatisée par l’enfant (il pourra dès lors entendre une consigne tout en laçant ses chaussures) et quand cette activité demande encore une attention singulière (dans ce cas, l’enfant ne pourra pas nouer ses lacets ET répondre à une autre demande en parallèle).
Trucs et astuces pour aider un enfant dans son processus d’apprentissage
- Encouragez-le à faire des activités qu’il·elle aime
- Commencez l’activité avec lui·elle
- Offrez-lui un environnement aussi calme que possible
- Donnez une consigne à la fois
- Proposez des activités qui amènent les enfants à mémoriser et à réfléchir
Pour aller plus loin : je propose une journée thématique sur le thème « concentration-mémoire-attention » afin de comprendre :
📌 Comment l’attention, la mémoire et la concentration se mettent en place chez l’enfant
📌 Et comment elles se coordonnent (ou non) entre elles
📌 Quelles attitudes et stratégies mettre en place pour l’aider dès son plus jeune âge à développer ces compétences fondamentales pour son parcours scolaire, mais également sa vie en général ?
📌 Quels sont les signes à repérer lors d’éventuel trouble de l’attention et/ou de la concentration ?
📌 Pourquoi et comment les émotions ont un impact important sur l’attention, la mémoire et la concentration ?
𝘿𝙖𝙩𝙚𝙨 : 19 janvier 2024
𝙃𝙤𝙧𝙖𝙞𝙧𝙚 : 8h30 – 16h30 env.
𝙇𝙞𝙚𝙪 : Collombey (VS)
🔔 Vous pouvez réserver votre place directement sur mon site : https://valerielassueur.ch/formation_inscription/