En ce début d’année 2021, je souhaite vous partager une réflexion qui me trotte dans la tête depuis passablement de temps ! La non-reconnaissance de la profession d’éducateur-trice de l’enfance est toujours d’actualité. Malheureusement…
Mon questionnement concerne la terminologie utilisée, tant par les professionnels que les politiques et la population : la pouponnière, la garderie, la crèche… Par exemple, est-ce que dire « Je travaille en crèche » donne une image professionnelle et valorisée ?
Dans mon souvenir d’enfant, c’est le petit Jésus qui est dans une crèche, entre sa mère, l’âne et le bœuf… La pauvreté les a conduits dans ce modeste endroit, à défaut d’une autre alternative… Avec ses trois définitions simplistes, même le dictionnaire (Larousse.fr) va dans ce sens : mangeoire pour animaux et plus particulièrement les moutons ; reproduction figurative de la scène de la Nativité de Jésus selon les évangiles (…) ; établissement destiné à recevoir des enfants de moins de 3 ans dont le père et la mère travaillent.
Cette définition plurielle, essentiellement à connotation animalière et religieuse, représente-t-elle la profession sérieuse d’éducateur-trice de l’enfance ? Les EDE sont-elles de « gentilles Marie » qui s’occupent des bébés et enfants de familles pauvres dans des étables ?
A mon sens, il est temps de reconsidérer ces termes d’un autre temps, de choisir d’autres appellations plus professionnalisantes des métiers complexes de l’enfance. Les mots engendrent en effet des représentations sociales, lesquelles influencent directement des opinions, des décisions politiques, des budgets. Ceux utilisés actuellement sont à l’origine du processus de non-reconnaissance du domaine de l’enfance parmi d’autres (médical, culturel, social…).
Et c’est aussi ce dernier point qui m’interpelle ! Pourquoi les structures de l’enfance sont sous la houlette du travail social dont la mission est d’accompagner des personnes en difficulté de toute sorte ? Les enfants accueillis en structures ont-ils donc tous des problèmes ? Ou sont-ils considérés comme un problème pour notre société ?
Dans l’inconscient collectif, ces termes ont leur importance. Le choix des mots est capital, surtout lorsqu’il faut expliquer, discuter, négocier avec des élus ou d’autres partenaires… Pour gagner en crédibilité, il faut assurément repenser ce vocabulaire professionnel plutôt que maintenir une terminologie désuète et disqualifiante!
Maintenant, la question est : Comment appeler ces structures ? À Lausanne, il y a les CVE (centres de vie enfantine), à Genève les EVE (espaces de vie enfantine). Au Québec, on trouve les CPE (centres de la petite enfance), en France les foyers d’enfants. En Suède, il s’agit de services d’accueil préscolaires… Comment aimeriez-vous appeler vos lieux de travail ? Je penche en faveur d’espaces de vie enfantine ou d’espaces préscolaires…
Dans la même veine, faut-il continuer de baptiser ces lieux d’accueil « Les petits poussins », « Les petits filous » … ? La question est ouverte.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Votre avis m’intéresse, vous pouvez le partager par mail ou en commentaire. Je me réjouis de vous lire !
Le pire à mes yeux est la » garderie » avec la gardienne ! Quel terme affreux. Non ! Mon travail ne se résume pas simplement à » garder » des enfants. Cela est nier nos études, notre passion pour le développement global de l’enfant, nos connaissances, nos compétences et j’en passe. Ces termes sont totalement disqualifiants.
Le centre de vie enfantine m’a tjs plu comme appellation.
Tout à fait, je vous rejoint à 100%! Il est vraiment temps de changer toutes les terminologies!