Il arrive que certains enfants passent par une phase où il tape les adultes et/ou les copains. Si ces comportements sont ‘’normaux’’, ils ne sont pas pour autant admissibles. L’adulte se doit de réagir afin de répondre aux besoins cachés derrière cet acte.
Pourquoi tape-t-il ?
De nombreuses raisons peuvent amener l’enfant à taper. En voici quelques-unes :
- Parce qu’il fait la difficile découverte de la frustration ; mais une découverte nécessaire à son évolution.
- Parce qu’il vit de la colère et que celle-ci s’exprime parfois de manière vive et intense.
- Parce qu’il est fatigué, la fatigue amène souvent à une perte de contrôle de soi.
- Parce qu’il n’arrive pas à s’exprimer facilement. Son vocabulaire n’est pas encore assez développé, il passe par la communication non verbale.
- Parce qu’il a peur ou qu’il se sent menacé ce qui va déclencher les mécanismes de défense. Le mécanisme d’attaque se met en marche.
- Parce qu’il se sent envahit tant sur son territoire physique qu’émotionnel.
- etc.
Que faire ?
- Observer l’enfant afin de repérer le.s déclencheur.s qui l’amènent à taper.
- Les messages de l’adulte doivent être brefs et clairs. Il ne sert à rien dans ces moments de se justifier en long, en large et en travers sur le pourquoi on ne veut pas qu’il tape.
- Les émotions se travaillent quand l’enfant va bien. Lorsqu’il décharge ses émotions, il n’a plus la capacité de comprendre et de répondre. Même sa capacité d’entendre est amoindrie. Son cortex préfrontal étant encore en pleine construction, cela fait que, lors de décharge émotionnelle, il n’a plus accès au langage, il ne peut plus faire les liens de cause à effets, etc. C’est pourquoi les grandes théories ne serviront à rien dans ce moment-là. C’est seulement une fois le calme retrouvé que l’on pourra expliciter et travailler autour des émotions avec des livres, des histoires, des jeux de mimes…
- Sortir de la spirale infernale de la négativité en répétant inlassablement ce qu’il ne peut pas faire mais dire clairement ce qui est permis, ce qui est attendu. Créer des supports visuels qui seront affichés à hauteur d’yeux pour rappeler ce qu’il peut faire pour exprimer son émotion.
- Proposer des activités qui sont ressourçantes pour l’enfant en fonction de ses centres d’intérêt et de bien-être. Pour un enfant, aller se défouler dehors peut l’aider alors que pour un autre ce sera de s’isoler un moment dans un endroit calme.
Que faut-il éviter de faire ?
- Rire de son acte car cela peut être perçu comme une validation qu’il peut taper ou alors quelque chose de dénigrant voire méprisant.
- Rendre les coups n’a aucune valeur éducative. Demander à l’enfant de ne pas taper et le lui demander en le tapant est une énorme incohérence pour lui. Du coup, soit l’enfant par peur arrête de taper soit il se rebelle contre cette incohérence et continue.
- Banaliser son acte va donner le message à l’enfant que ce qu’il fait est insignigiant.
- Se justifier et donner beaucoup d’explications. Un message bref aura plus d’impact pour l’enfant.
- Ignorer est pire que tout car l’enfant en tapant cherche à dire quelque chose. L’ignorer revient à lui dire qu’il n’a pas d’importance.
Faut-il s’inquiéter ?
Il est bien de consulter un.e professionnel.le lorsque cette phase dure dans le temps, que les coups augmentent ou encore si le comportement de l’enfant se détériore. Lorsque l’adulte se sent impuissant.e, une aide extérieure est toujours pertinente car elle permet de décanter la situation. Un regard neuf apporte des pistes et des outils différents.
En conclusion, l’enfant qui tape essaie de faire passer un message, de s’exprimer et il peut être aux prises avec de fortes émotions. L’adulte se doit de l’accompagner dans cette période avec douceur, fermeté et toujours avec cohérence.