Quand une séance avec une maman commence avec des phrases comme : « j’ai tout pour être heureuse : un mari, des enfants, une maison, un travail qui me plaît, mais ça ne va pas! Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça, je me sens vidée ! » ou « Je ne peux pas me plaindre, mes enfants sont en bonne santé, on s’entend bien avec mon mari, mais j’en peux plus, je suis toujours débordée et tellement fatiguée ! ». Là, je me dis : Oups, attention voilà une maman au bout du rouleau qu’il va falloir aider à sortir de la croyance « j’ai donc je suis ».
Au 21ème siècle, il est encore des sujets tabous. Notamment le burn-out maternel et le burn-out des enfants. Cette semaine, je vous parle du premier. Il y a cette croyance qui veut que « parce qu’on a tout pour être heureuse, on l’est forcément ». Mais le bonheur, ce n’est pas quand on a ! C’est un sentiment intérieur de sérénité, de bien-être, d’être aimée, à la bonne place, compétente, reconnue…
Pour moi, certains facteurs sont récurrents et favorisent grandement le burn-out maternel. Je ressors ici les points que je rencontre le plus fréquemment dans ma pratique professionnelle. Bien sûr, il y a en a d’autre et chaque situation est différente.
L’épuisement maternel touche autant les mamans au foyer que les mamans avec une activité professionnelle. Une des premières causes est la confrontation de la réalité de la maternité avec l’image complétement idéalisée de celle-ci. La société porte haut et fort le message que toute femme est une mère. Ce message met beaucoup de pression sur les épaules des mamans et les fait se sentir obligées de tout réussir tout le temps. Bien entendu sans jamais s’énerver et avec un magnifique sourire « colgate » ! Mais on ne naît pas mère, on le devient !
Le sentiment de ne jamais donner assez de son temps à son enfant est un autre facteur déclenchant. Ne pas toujours être disponible pour jouer à la dinette ou au ballon peut faire naitre chez la maman un fort sentiment de culpabilité et la faire douter de sa capacité d’organisation, d’efficacité, de compétence et surtout d’amour…
Le manque de reconnaissance du rôle de maman et du travail que cela demande 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 est aussi un élément. Le fait d’être maman n’est pas valorisé, il est considéré comme normal. Le manque de reconnaissance des responsabilités constantes que l’éducation représente est aussi une des causes de l’épuisement émotionnel et physique. Oublier de dire merci, de demander comment ça va, penser que la maison est autonettoyante, que le frigo se remplit tout seul, etc. sont les premiers manque de reconnaissance.
Le sentiment de solitude est aussi une cause favorisant le burn-out maternel. Souvent, il est très difficile pour la maman d’en parler et elle a honte. Elle croit qu’elle est la seule à le vivre et elle se renferme de plus en plus sur elle-même.
Quelques pistes pour vous aider :
- Ne restez pas seule, parlez de votre épuisement à votre médecin, une personne de confiance, un psy, un coach, etc. Et osez demander de l’aide. Plus on parlera du burn-out maternel plus on aura de chance de casser le tabou.
- Dites-vous que vous n’êtes pas la seule à le vivre, n’ayez pas honte !
- Coupez la spirale infernale de la culpabilité.
- Et un petit truc tout simple mais qui est d’une grande aide. Respirez ! Plusieurs fois par jour, sortez (sur le balcon ou la terrasse) ou ouvrez la fenêtre et faites 4 respirations profondes. Ça parait trop simple mais ça fait énormément de bien car lors de mal-être physique et psychique, la respiration devient courte et rapide ce qui crée une mauvaise circulation de l’oxygène dans le corps. L’oxygénation par une respiration calme et profonde redonne de l’énergie.