Pour débuter cette nouvelle année, j’ai envie de partager une réflexion autour des formations in situ (directement dans les structures) de l’année 2022. Comme beaucoup de monde, j’aime faire le bilan des 12 derniers mois.
Durant l’année écoulée (et les précédentes), j’ai donné des formations in situ de trois types.
- Type 1 – Formation axée sur les enfants : les émotions, les analyses de pratiques, la maltraitance, le développement de l’enfant à la lumière des neurosciences…
- Type 2 – Formation axée sur les professionnel.le.s : la cohésion d’équipe, la posture professionnelle, les entretiens…
- Type 3 – Formation mixte (enfants et pros) : faire cohabiter l’éducation bienveillante et un cadre sécurisant, la pédagogie actuelle et les neurosciences, la créativité professionnelle (auprès des enfants, dans les entretiens)…
Pour la formation in situ type 1, c’est principalement le développement des émotions à la lumière des neurosciences qui m’a été le plus demandé. Le monde de l’éducation évolue constamment ; il est important de maintenir à jour ses connaissances et d’enrichir ses compétences. Ce type de formation permet d’ajuster, de modifier ou encore de corriger son action pédagogique auprès des enfants. Ces formations sont immédiatement transférables sur le terrain professionnel. Ces thèmes peuvent se donner sous plusieurs formats : journées complètes, demi-journées, soirées.
Pour le 2ème type de formation in situ, c’est là où j’ai eu la plus grande réflexion et remise en question. J’ai travaillé avec plusieurs structures autour de la cohésion d’équipe. Suite à ces expériences, j’en ressors quelques pistes de réflexions qui me paraissent intéressantes si vous êtes dans l’idée d’une formation autour de ces thèmes.
Ici, le format de formation qui me semble le plus adéquat est la formation par étape. C’est-à-dire que la formation est organisée sur plusieurs mois. Cela permet d’implémenter les changements au fur et à mesure, de réajuster et de peaufiner si nécessaire, et de donner ‘’des devoirs’’ aux équipes pour booster le changement. Au début, je n’étais pas convaincue de ce format mais, expérience faite, je suis persuadée qu’il est le plus pertinent pour ce type de formation. Partager une formation sur la cohésion d’équipe sur une journée n’apporte pas les mêmes avantages car, une fois celle-ci terminée, l’équipe repart vite dans son train-train et la formation devient un lointain souvenir 😉 !
Ensuite, si l’équipe éducative a peu, voire pas l’habitude de faire des formations, cela peut être une source de stress importante. Ce qui va engendrer peu de participation de sa part. Suivant le vécu de chacun.e, la formation peut être liée à de mauvais souvenirs et réveiller des résistances. Beaucoup de choses se jouent dans une formation d’équipe et tout le monde n’a pas envie de se dévoiler par rapport à ses collègues. Elles le feront plus volontiers dans des formations extérieures (en terrain neutre). C’est pourquoi, dans ce type de configuration, je conseillerais de commencer par des formations centrées sur l’enfant.
Lorsque la formation fait partie de ‘’l’ADN’’ de la structure, il est plus aisé d’amener des formations autour de la cohésion d’équipe, de la vie de groupe ou de la création de projets.
L’approche mixte (professionnels et enfants) du 3ème type de formation in situ est particulièrement propice car chacun.e y trouve son compte. Suivant les besoins de chacun.e et en fonction d’où il.elle en est professionnellement, la personne prendra ce dont elle a besoin. Il y a des périodes où nous avons plus besoin de travailler sur soi, sa posture, son identité, ses valeurs. À d’autres moments, nous avons plus besoin de revisiter des outils pédagogiques, remettre à jour ses connaissances, etc.
Vous l’aurez compris, il n’y a pas de mieux ou de moins bien. Tout dépend de la situation, du contexte, des besoins… Par ailleurs, les questions liées au choix d’une formation in situ s’avèrent également importantes (il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses) :
- La formation est-elle un choix personnel ou imposée par la direction ?
- Qui choisit le ou les thèmes (la direction ou l’équipe) ?
- Est-il imposé ou y a-t-il plusieurs thèmes à choix ?
- S’il y a un choix, comment est-il fait ?
Sans oublier le plus fondamental à mes yeux : le sens de la formation ! Va-t-elle répondre à des besoins avérés ? Permettra-t-elle d’améliorer l’accompagnement des enfants et/ou la collaboration de l’équipe ? Si les participant.e.s n’y trouvent pas de sens, la formation ne servira pas à grand-chose.
« Pour apprendre quoi que ce soit, commencer par y trouver du sens. » Seymour Papert
Les enfants sont totalement tributaires des compétences et qualités des professionnels qui les accompagnent. Ces derniers ont ainsi la responsabilité de se former en continu afin d’offrir les meilleures prestations possibles. C’est une question de déontologie professionnelle et d’engagement envers les parents qui leur confient leurs protégés.
Voilà en quelques mots mes réflexions de ce début d’année qui pourront peut-être vous donner quelques pistes pour choisir au mieux la ou les formations.