Adulte et enfant, c’est avec nos 5 sens que nous communiquons, comprenons et découvrons le monde qui nous entoure ! Ils transmettent à notre cerveau ce qu’il se passe autour de nous pour que nous puissions interagir avec celui-ci. Très tôt, un ou deux sens vont devenir prédominants, les autres seront moins sollicités. L’utilisation de nos sens joue un rôle important dans nos apprentissages. La personne qui a plus développé le canal auditif n’apprendra pas de la même manière que celle qui est plus visuelle ou kinesthésique.
Je vous propose un petit tour d’horizon des principales caractéristiques des divers canaux sensoriels que l’on retrouve sous l’acronyme VAKOG (visuel, auditif, kinesthésique, olfactif et gustatif). Les sens olfactif et gustatif sont les moins développés dans notre société et sont regroupés dans le kinesthésique.
Visuel :
L’enfant a tendance visuelle passe beaucoup de temps à crayonner, dessiner. Il est sensible à l’esthétisme des choses. Rapidement, il voudra choisir ses habits. Il déteste ce qui est sale ou taché. Certaines activités peuvent être très difficiles pour lui si cela implique de se ‘’salir’’. Par exemple, faire de la peinture à doigt peut être source de stress.
C’est un enfant qui recherche le contact visuel et il soutient le regard. C’est un grand observateur qui scrute autant les gens que les endroits où il se trouve. Il a une excellente mémoire photographique, il se rappelle les lieux, les visages, la couverture d’un livre en ne les voyant qu’une seule fois.
Pour apprendre ou faire ses devoirs, il a besoin de notes structurées, colorées, de mettre des choses au stabilo. Le Power point, les schémas sont d’une grande aide pour lui. Par exemple, pour apprendre une poésie, on peut l’illustrer à l’aide de quelques images ou dessins que l’on dispose dans l’ordre chronologique. Ainsi, l’enfant se fait ‘’un film’’ et il pourra la réciter plus facilement.
Devant la télévision, l’enfant visuel reste assis et regarde attentivement le film, il n’en manque ‘’pas une miette’’ !
Son vocabulaire : tu vois, c’est beau, regarde-moi…
Auditif :
L’enfant a tendance auditive a une grande sensibilité aux sons. Lorsqu’il est dans un environnement avec beaucoup de sons/bruits parasites (crèche, classe, grande surface, anniversaire…), cela va rapidement le fatiguer, surtout nerveusement.
L’enfant auditif se parle à lui-même à haute voix. Si on lui indique une marche à suivre, qu’on lui explique un trajet, etc. il va le répéter aussi à haute voix. Il fera de même, lorsqu’on lui pose une question.
Dans une conversation, l’enfant a tendance auditive aura de la peine à garder le contact visuel. Il a besoin d’entendre des explications, il n’aime pas le Power Point. Dire à un enfant auditif « regarde-moi quand je te parle ! », c’est le forcer à aller contre sa nature ! Cela le met en état de stress et il se sent en situation d’échec.
Pour apprendre ou faire ses devoirs, il peut mettre la musique (relativement forte) cela ne le dérange aucunement pour sa concentration, bien au contraire. Pour l’apprentissage d’une poésie, il aura besoin de l’entendre plusieurs fois et de la dire à haute voix. On peut aussi l’enregistrer et ensuite la faire écouter en boucle pendant qu’il fait autre chose (lavage des dents, jeu…)
Devant la télévision, l’enfant auditif ne regarde pas forcément l’écran, il vaque à ses occupations, joue aux légos et écoute le film plus qu’il ne le regarde !
Son vocabulaire : écoutes-moi, j’entends pas ce que tu dis, tu parles trop fort…
Kinesthésique :
L’enfant a tendance kinesthésique a besoin de bouger. Il apprend et comprend ce qui l’entoure par le mouvement. Il a une grande sensibilité à l’ambiance où il se trouve ainsi qu’aux émotions liées.
Il a besoin de faire, d’expérimenter. Ce qu’il aime, ce sont les jeux éducatifs, les exercices, les histoires, les anecdotes… S’il n’y a pas de mise en pratique, qu’il n’a pas pu essayer, toucher… il dira qu’il n’a rien fait. Ce qui va être source de stress, c’est de ne pas pouvoir expérimenter les choses, ce qui fera que l’apprentissage prendra beaucoup plus de temps. L’enfant apprend en faisant du ‘’copier-coller’’ pour intégrer les choses. Pour apprendre, il a besoin de sens et surtout de pouvoir bouger. Lui demander de rester tranquille pour réviser son vocabulaire d’allemand va ralentir son apprentissage.
Le kinesthésique a du mal avec la nouveauté, car il est difficile pour lui de se représenter comment vont se passer les nouvelles choses. Ce n’est qu’une fois dans la situation qu’il va construire ses nouveaux repères. Ce qui lui demande à nouveau du temps et de l’énergie.
Devant la télévision, l’enfant kinesthésique change constamment de position, fait des pirouettes, imite ce qu’il voit et entend du film…
Pour apprendre une poésie, il y arrivera beaucoup plus vite en bougeant, en se mettant dans moult positions improbables. Il doit faire passer ce qu’il apprend dans son corps en ayant des émotions et des ressentis. Lui demander de mimer la poésie est un moyen efficace pour lui d’apprendre. Par contre, devoir rester tranquille sur une chaise est contre nature !
Son vocabulaire : je comprends rien, je veux faire, mon ventre il est tout dur quand j’ai peur…
Pour résumé, le visuel regarde, l’auditif écoute et le kinesthésique expérimente. Il n’y a pas un sens meilleur qu’un autre. Chacun a ses forces et ses faiblesses, ses atouts et ses inconvénients. Dès son plus jeune âge, l’enfant découvre et apprend le monde avec tous ses sens. C’est pourquoi, il est important qu’il puisse les explorer de multiples façons. Nous devons être vigilent à lui permettre de tous les expérimenter.
De plus, il est intéressant d’identifier le ou les sens prédominants chez l’enfant pour l’accompagner dans ses apprentissages. Cela nous permet d’ajuster notre langage et nos actions en fonction de ses besoins et non selon notre mode de fonctionnement !
Les caractéristiques du VAKOG n’ont pas pour but d’enfermer les enfants (ou les adultes) dans une catégorie. Chaque être humain est toujours plus complexe que les théories qui le décrivent !