De tout temps, les enfants construisent des cabanes. Ce jeu a traversé plusieurs générations et, certainement, qu’il en traversera d’autres ! Comme tous les jeux que font les enfants, ils sont importants pour leur développement. Pour eux, ce n’est pas un simple jeu, c’est leur travail. Ces cabanes éphémères ou faites pour durer plus longtemps dans le temps qu’apportent-elles aux enfants ?
Les cabanes ont plusieurs bienfaits dans le développement des enfants. J’en ai relevé quelques points essentiels pour moi, il y en a évidemment bien d’autres.
Jusqu’à 3 ans environ, la cabane permet le jeu de cache-cache, souvent entre un adulte et un enfant. C’est un moment ludique où chacun y trouve du plaisir. Chez le tout-petit, il permet l’acquisition de la permanence de l’objet. Ceci l’aide également à construire sa sécurité intérieure en comprenant que lorsqu’il ressort de la cabane, l’adulte ‘’réapparaît’’. Être sous une chaise ou derrière un rideau peut faire office de cabane pour le jeune enfant.
Entre 3 et 6 ans, construire une cabane va aider à développer la motricité globale (déplacer des objets de plus ou moins grandes tailles, prendre diverses positions pour mettre un toit…) et, également, la motricité fine (fixer le toit avec des pincettes…). Il va apprendre par essai-erreur, bien qu’il soit encore dans la spontanéité, l’enthousiasme et l’immédiateté de ces idées, ceci va favoriser sa réflexivité, développer son observation et son sens logique.
À partir de 6 ans, c’est le plaisir de construire une cabane qui devient le moteur. Sa réflexivité s’accroît. Il apprend à prendre le temps de réfléchir avant d’agir. Il évalue, imagine, anticipe, essaie, expérimente, améliore ce qu’il doit faire pour construire une cabane. C’est en quelque sorte c’est la suite des légos. La cabane est plus élaborée, il cherche à la complexifier. Il a une idée plus précise de ce qu’il veut ce qui peut amener quelques frustrations lorsque la réalité ne correspond pas à ce qu’il avait imaginé.
L’enfant crée son propre cocon dans lequel il va pouvoir rêver, imaginer, inventer et même fomenter des plans malicieux 😉 ! Cela va également lui permettre d’intégrer les concepts de public et privé, qu’est-ce que je montre et qu’est-ce que je cache ? Selon E. Thommen, professeure honoraire en psychologie de l’enfant à HETSL, la cabane permet de jouer des rôles sociaux pour appréhender les codes de notre communauté. Je trouve qu’il y a également quelques notions intéressantes qui se développent avec une cabane, comme : la notion de territoire (ceux qu’on laisse venir ou pas), la fierté (d’avoir construit quelque chose), l’intimité (c’est chez moi).
La cabane peut aussi bien être à l’intérieur qu’à l’extérieur. Une couverture attachée entre 2 chaises et hop le tour est joué. À l’extérieur, elle peut être plus élaborée mais pas toujours. Bien souvent, la simplicité est ce qu’il y a de mieux.
Pour favoriser cette activité, proposer du matériel adapté (couverture, cartons, ficelle, pincettes…) et permettre de déplacer certains objets ou meubles (fauteuils, table…). Seconder pour apporter un petit coup de main si nécessaire pour fixer ou bouger quelque chose mais sans faire à leur place, cela va de soi. C’est sa cabane !
La cabane, à priori un jeu tout simple, a de multiples bienfaits : développement de la confiance en soi, de la relation, perception de l’espace, de l’autonomie, découverte de sa corporalité…
Je pense que les cabanes sont des sources magnifiques de plaisirs et qui laisseront des souvenirs magiques qui dureront toute la vie !