Ces dernières années, je vois arriver chez moi de plus en plus d’enfants et de mamans angoissés. Je dis souvent que cette émotion est contagieuse, si l’enfant s’angoisse maman va aussi angoisser et inversement. Puis une spirale infernale se met en place et on angoisse à l’idée d’angoisser.
Lorsque l’angoisse prend trop de place ou perturbe la vie de l’enfant et/ou de la maman, il est important de trouver des manières de la diminuer.
Qu’est-ce qui fait naître l’angoisse ?
Diverses causes peuvent être à l’origine de ce mal-être.
- un changement important comme un déménagement, un changement d’école ou de maîtresse, un divorce, une maladie grave…
- un événement traumatique comme voir tomber grand-maman dans l’escalier, voir un film qui n’est pas adapté à son âge…
- une hygiène de vie insuffisante comme un manque de sommeil, une alimentation déséquilibrée, un manque de routine…
- une surprotection qui empêche l’enfant d’expérimenter et de prendre confiance en lui.
J’observe depuis quelques années un autre phénomène déclencheur de l’angoisse. Il s’agit de notre rythme de vie. Le fait de toujours faire vite, faire juste, d’être performant génère un stress constant qui augmente les tensions dans la vie de famille.
Comment se manifeste l’angoisse ?
Divers troubles et réactions physiques et/ou émotionnels apparaissent :
- troubles du sommeil et/ou alimentaire
- respiration courte et rapide
- irritabilité
- excès émotif
- maux de tête, ventre…
- eczéma
- besoin constant d’être rassuré
- changement soudain de comportement
- tempérament hypersensible
- agressivité
- inhibé
- comportements régressifs
- etc.
Comment traiter l’angoisse ?
Tout d’abord, il faut savoir que le corps garde en mémoire tout ce qui n’est pas compris, digéré, accepté… C’est pourquoi il est important de traiter les angoisses. Autrement, elles vont être de plus en plus fréquentes et vont perturber la vie de toute la famille.
Le plus important est d’identifier les moments où les angoisses arrivent. Par exemple, lorsque c’est toujours le jeudi veille de piscine c’est plus ou moins facile à repérer. Cela devient plus complexe lorsqu’il n’y a pas un déclencheur bien précis ou lorsqu’il y a un cumul de plusieurs petits déclencheurs.
Au mois d’octobre dernier, j’ai eu une petite fille et sa maman en séance chez moi car la petite était très angoissée. Elle était toujours à fleur-de-peau, pleurait beaucoup, ne voulait plus sortir… Elle est en 1H et elle en était très fière au début. Puis son plaisir d’aller à l’école allait décrescendo. Dans la discussion, la fillette me dit qu’elle est trop nulle pour l’école et qu’elle n’y arrivera jamais car elle ne sait toujours pas lire. Son angoisse est née de ce qu’elle s’imaginait de l’école et de ce que les adultes lui avaient raconté (qu’elle allait apprendre à lire, écrire, etc.). Dans sa tête, elle devait déjà être capable de lire comme un adulte. Ce type de déclencheur n’est pas facile à identifier car ce n’est pas un événement précis. C’est la confrontation à une réalité qui a déclenché de l’angoisse chez cette petite fille. (c’est une version très résumée de la séance 😉
Quelques outils
Voici quelques outils qui peuvent aider à contrer les angoisses autant pour les enfants que les mamans. Car ne l’oubliez pas, l’angoisse est contagieuse peut-être même plus que la gastro 😉
- Identifier les signes avant-coureurs. C’est souvent par des changements physiques que l’on peut repérer (changement de couleur du visage, changement du rythme de la respiration, tensions musculaires…)
- Créer le dialogue sans trop questionner.
- La respiration abdominale, peut paraître simpliste mais c’est un outil puissant, est un bon moyen pour aider l’enfant à contrer l’angoisse. Demander à l’enfant de se coucher sur le dos puis placer sur son ventre un cahier ou un livre qui ne soit pas trop lourd. Faites-le inspirer profondément par le nez puis expirer par la bouche, il doit voir monter et descendre le cahier placé sur lui. Cet exercice a une double action, il aide à retrouver une respiration calme et il permet au mental de sortir des pensées angoissantes.
- Travailler sur vos propres angoisses ! car l’enfant est une éponge émotionnelle qui ressent vos émotions.
Si vous n’arrivez pas à vous en défaire, ne restez pas seul-e avec ce problème parlez-en et s’il le faut n’hésitez pas à consulter un spécialiste. Ces émotions anxiogènes perturbent grandement la vie de la personne qui en souffre et de son entourage.
Votre enfant ou vous-même souffrez d’anxiété ou d’angoisse ? Comment gérez-vous ces situations ? Quels sont vos outils ? Vos expériences peuvent aider d’autres parents, n’hésitez pas à partager votre vécu.