Pourquoi est-ce difficile de demander de l’aide ?
Je pense que plusieurs facteurs sont à l’origine de cette difficulté. On trouve notamment :
Les injonctions qui nous viennent de notre éducation: « Il ne faut compter que sur soi », « Sois forte », « Tu dois te débrouiller toute seule », etc. Elles peuvent être tellement ancrées en nous que nous n’en n’avons pas conscience. Lorsque nous en prenons conscience et que nous les remettons en question, il peut naître un conflit de loyauté vis-à-vis de notre famille particulièrement envers nos parents.
Les croyances limitantes sont celles produites par notre esprit qui nous fait croire que l’on est capable ou pas de faire certaines choses. Une croyance est la confiance en nos capacités de réalisations personnelles. Ces croyances peuvent complexifier la demande d’aide. Croire que les autres vont forcément profiter de nous ou que nous allons les déranger. Une croyance courante est qu’une bonne mère sait et doit tout faire toute seule.
Les peurs sont aussi un grand frein à la demande d’aide. La peur du jugement (qu’on pense que je ne suis pas capable), du regard des autres (qu’on me voit faible) mais aussi de notre propre regard sur nous qui est bien souvent très intransigeant ! On nous a appris à être autonome, indépendante, ce qui peut faire naître la peur d’être redevable.
Que gagnons-nous à demander de l’aide ?
Lorsque nous demandons de l’aide à notre entourage, nous renforçons le lien de confiance avec l’autre personne et bien souvent cela lui fait plaisir. Nous reconnaissons également ses compétences. La personne qui va nous apporter de l’aide pourra à son tour nous en demander lorsqu’elle en aura besoin. Mais c’est aussi montrer l’exemple à notre entourage (enfant, famille…) que c’est humain d’avoir besoin d’un coup de main à certaine période et que c’est un acte de courage et d’humilité.. Ce qui nous permet de gagner en confiance en nous.
Comment y parvenir ?
Le premier pas est d’accepter qu’on a besoin d’aide ! Ensuite, bien choisir la personne à qui on demande de l’aide. Et le point fondamental, faire des demandes claires. Demander précisément ce dont vous avez besoin à votre conjoint, amie, famille… car ils ne peuvent le deviner! Expliciter les choses évite les frustrations, les quiproquos, les insatisfactions…
Quels risques ?
Le plus grand risque en demandant de l’aide et celui du refus. La personne a le droit de refuser mais on ne va pas s’arrêter au premier refus. Peut-être que ce n’était pas la bonne personne, ou pas le bon moment pour elle, ou que notre demande était un peu maladroite… Comme l’enfant qui apprend à marcher, il n’a pas réussi à la première tentative mais il ne s’est pas arrêté pour autant. Il a essayé encore et encore jusqu’à ce qu’il y arrive. Mettons aussi un peu d’indulgence sur nos faux pas, nos actes manqués, nos maladresses. On essaie, on réessaye, on apprend et, ainsi, on avance.
A qui demander de l’aide ?
Pour savoir à qui demander de l’aide, il faut déjà être au clair sur que vous attendez comme aide. La famille, le conjoint, les amies, la voisine, etc. peuvent apporter de l’aide dans le quotidien sur des tâches ponctuelles : donner un coup de main pour faire les vitres, changer les pneus de la voiture, amener et récupérer les enfants à l’école… Nous pouvons être surprises du soutien des personnes qui nous entourent lorsque nous prenons la peine de leur demander de l’aide.
Une autre aide peut être complètement extérieure comme un·e thérapeute, un·e psychologue, un·e coach… L’important est de déterminer ce dont vous avez vraiment besoin en ce moment.