« Non, vous n’aurez pas ma liberté de penser ! » (Phrase de la célèbre chanson ‘’ma liberté de penser’’ de Florent Pagny)
« Je n’ai pas choisi mon vécu et pas d’avantage mon enfance, mais je peux choisir aujourd’hui de poser des actes de liberté ! » Alexandre Jollien
Ces phrases me parlent et m’interpellent en même temps. Dans cette période si particulière où la liberté fait débat, quel est mon rôle d’adulte auprès des enfants ?
Je trouve fondamental de leur apprendre à être libres du regard des autres, d’aimer qui ils veulent, de faire des choix, de penser… Mais la liberté n’est pas sans limite, c’est aussi respecter la liberté des autres.
Que je sois pour ceci ou contre cela, ma liberté s’arrête où doit commencer notre respect de cette même liberté chez l’autre. Dans cette ‘’guerre’’ pour la liberté, valeurs et croyances se mélangent pour créer un magnifique imbroglio duquel il n’est pas toujours simple de prendre du recul. Est-ce que je laisse l’enfant libre de choisir ses valeurs et ses croyances ? Est-ce que je lui laisse le droit d’avoir sa propre vision du couple, de la vie en général ? Mes croyances m’appartiennent, je n’ai pas à les transposer sur les épaules des enfants. Tout comme les valeurs, il choisira ses propres valeurs qui porteront peut-être le même nom que les miennes mais qui seront vécues de manière bien différente car nous ne sommes pas de la même génération.
Sitôt que l’on parle de liberté, on y associe le respect. Mais il me semble que l’on oublie la notion de responsabilité qu’il est important de transmettre. Mess choix, mes actes ont des conséquences pour moi et pour les autres. Car en contrepartie de toute liberté, il y a des lois, des limites et des règles et je dois assumer mes responsabilités. Même si je vis seule sur une île déserte, ma liberté s’arrêtera aux exigences de la nature, de l’environnement… L’enfant que l’on met parfois en retrait du groupe pour l’aider à se calmer et se recentrer est souvent bien plus libre que ceux à qui je demande de ranger les jeux avant d’aller goûter. Pendant ce temps, il regarde par la fenêtre, rêve, imagine mille et une histoires, joue avec les rayons du soleil…
Du coup, prendre le temps de s’arrêter pour se demander :
- Qu’est-ce que la liberté ?
- Comment accompagner les enfants pour qu’ils puissent être libres ?
- Quelles sont mes croyances sur la liberté qui m’appartiennent et que je ne dois pas leur transmettre ?
- Quelles sont mes compétences et forces professionnelles qui me permettent de poser et de transmettre des actes de liberté ?
Il n’y a pas une seule et unique réponse à ces questions mais il y a autant de réponses que de personnes impliquées dans l’accompagnement les enfants.
Les enfants n’apprennent pas uniquement parce que nous leur expliquons mais ils apprennent beaucoup par mimétisme. Je me dois de donner l’exemple en étant alignée avec mes valeurs sans lui imposer mes croyances.
Peut-être que nous devons aussi avoir l’humilité de leur dire qu’aujourd’hui on ne sait plus trop où et comment est la liberté mais que nous faisons de notre mieux pour essayer de leur offrir un monde meilleur.
Accompagner, guider et faire en sorte que les adultes de demain puissent être libres et responsables, un sacré défi !