S’il est important de dire, de verbaliser, de mettre des mots sur des émotions, des ressentis, des actes… Il y a une communication tout aussi importante et relativement inconsciente, la communication non-verbale.
Le jeune enfant décode le message donné par l’adulte en premier lieu sur sa communication non-verbale. Celle-ci est le fait d’envoyer et de recevoir des messages sans passer par la parole mais au moyen des expressions du visage, des postures, des gestes, des bruits, de la respiration, du sourire, du corps en général, etc… Tous ces messages complètent le discours verbal. Dès la naissance, le bébé détecte si les personnes qui l’entourent sont en train d’interagir avec lui ou non. Chez un adulte, le non-verbal représente env. 70% du discours, les 30% restants sont les mots adressés à la personne. Chez un bébé, le non-verbal s’approche des 95 à 99%. L’intelligence du jeune enfant est en premier lieu émotionnelle avant d’être verbale, c’est-à-dire qu’il va ressentir nos émotions avant de comprendre le sens des mots.
Je dis souvent que l’enfant « scanne » l’adulte et lorsque nos mimiques et autres donnent des informations contraires à notre discours cela peut provoquer de l’anxiété, de la peur ou un sentiment de mal-être. Assembler le corps et les mots est important pour que l’enfant puisse décoder ce que nous lui demandons. La première étape de la mise en place du langage est la communication non-verbale. L’apprentissage du langage va se construire en intégrant tous les éléments de la communication non-verbale et des interactions y relatives ; ce qui lui permettra ensuite de mettre en place le langage.
Lors d’un moment de partage (soin, chant, jeu, promenade, repas…) avec l’enfant, le langage silencieux s’adresse aux yeux, aux mains et non aux oreilles. La communication non-verbale est si complète et si raffinée qu’elle peut exprimer les moindres nuances émotionnelles. Il perçoit parfaitement l’état affectif de son entourage et les tensions qu’il ressent peuvent le perturber profondément.
C’est pourquoi, il est essentiel que notre non-verbal soit congruent avec notre discours. Par exemple, lorsque nous posons un interdit à l’enfant. Quand nous lui disons qu’il ne peut pas grimper sur la table, notre regard doit être fixe, les sourcils légèrement froncer, la mâchoire un peu plus serrée. Avoir une expression sérieuse ne veut pas dire qu’elle est agressive. L’enfant reçoit ainsi un message clair et cohérent. Si au lieu de cela, nous avons un grand sourire, une voix douce, la tête inclinée il va prendre ce message comme une autorisation à grimper. Instinctivement, l’enfant se base sur nos expressions et non sur nos mots.
A contrario, lorsque nous l’encourageons, il est tout aussi important d’y mettre les expressions qui vont de pair (hochements d’approbation, sourire…)
Nous avons tendance à être dans le verbal de manière un peu « lisse », avec un visage impassible. Or, pour que l’enfant comprenne notre discours nous devons utiliser notre visage et notre corps !
En résumé, pour un adulte l’impact des mots dans un message est de 30%. Pour un bébé, le message verbal s’élève à 1 à 5% ! Nous utilisons constamment la communication non-verbale, elle vient appuyer nos propos et nous permettre de communiquer sans avoir le barrage du langage. En prendre conscience permet de l’adapter pour en faire un allié de notre communication.