Les vacances de Noël sont derrière nous, elles auront été plus ou moins intenses, festives et/ou fatigantes. Pour les enfants, elles auront été synonymes d’attente, d’excitation, de changement de rythme. Reprendre la cadence et remettre les règles en place vont demander de mettre un peu plus d’énergie que d’habitude.
La période de fin d’année est souvent liée aux moments de partage (un apéro par çi, une fondue par là…). Entre les grands-parents, les parrains-marraines, les tontons et tatas, les amis, etc. Tout le monde veut voir les enfants pour recevoir un bisou, donner un cadeau… Autant dire que cela peut vite créer un sacré méli-mélo émotionnel avec une accumulation de fatigue et de tensions nerveuses chez les enfants (chez les adultes aussi 😉
Chez certains enfants, la fatigue engendre des changements de comportements. Ils sont plus ronchons, arrogants, agressifs, plaintifs, pleurnichards… Ces modifications d’attitudes peuvent être expliquées par le fait qu’ils se soient couchés plus tard, qu’ils étaient excités de revoir leurs cousins-cousines, impatients d’ouvrir les cadeaux, d’être beaucoup dans les bras des grands-parents. Il y a mille et une explications possibles qui peuvent toutes être valables selon les situations.
« Quand elle est fatiguée, elle fait le cheni à table ! », « On peut rien lui demander quand il est trop excité ! », « Sitôt qu’il est fatigué, il tape ! », etc. Le fait de comprendre pourquoi l’enfant change de comportement ne veut pas dire que nous devons l’accepter. Même si c’est normal que l’enfant ait telle ou telle attitude, l’adulte doit intervenir. Nous nous devons de mettre un stop faute de quoi, l’enfant va assimiler qu’il peut continuer à taper son frère dès qu’il est fatigué ou qu’il peut répondre avec insolence à une demande de ses parents… Le risque si nous n’intervenons pas, c’est que cette attitude se généralise.
L’enfant doit apprendre à être fatigué sans pour autant être désagréable. La fatigue ne l’autorise pas à agir de n’importe quelle façon. S’il est fatigué, il peut aller se reposer ou s’isoler ou prendre son doudou ou prendre sur lui ou… C’est un apprentissage dans lequel nous devons l’accompagner.
Une autre différence importante à faire est : expliquer ne veut pas dire justifier ! Certains enfants pensent que parce qu’ils expliquent une action cela justifie et protège d’une conséquence. « J’ai cassé la poupée de ma sœur parce que j’étais énervé ! » Son explication permet de comprendre son action mais cela ne l’excuse en rien ! Il ne suffit pas de trouver la bonne raison pour que tout s’efface. Même si nous comprenons son comportement, il n’en reste pas moins inacceptable et il y aura une conséquence que l’enfant devra assumer.
Il est important de sanctionner un comportement inadéquat pour plusieurs raisons. Premièrement, pour que l’enfant apprenne à vivre ses émotions en ayant des attitudes acceptables et adéquates.
Deuxièmement, pour sa sécurité intérieure. Un comportement inadéquat envoie un message de trop plein émotionnel. Il est important de comprendre la fonction du comportement pour aider l’enfant à s’apaiser. La non-intervention peut être génératrice d’angoisses.
Troisièmement, l’enfant peut se sentir dans une situation de toute puissance. Il intègre qu’il peut agir comme bon lui semble et il risque fort d’amplifier ses comportements perturbateurs. À savoir, que le sentiment de toute puissance peut créer des angoisses car il ne se sent pas encadrer et protéger par les adultes qui l’entourent.
En résumé, même si un comportement peut être expliqué et compris cela n’implique pas qu’il soit accepté ou toléré.