Souvent, les mamans me disent : « c’est de ma faute si mon enfant est angoissé. », « je sais que je ne fais pas tout juste. », « ces temps, je perds patience et je m’énerve pour un rien et ce n’est pas bien pour mon enfant. », « qu’est-ce que je fais faux ? », « ma voisine, elle fait toujours tout bien avec ces enfants alors que moi… » etc. Je pourrais en écrire des pages et des pages rien qu’avec ce type de phrases.
Je ne pense pas que la perfection existe réellement. Ce qui peut être parfait pour moi ne va pas l’être pour une amie ou un voisin. La perfection est construite selon nos valeurs, nos goûts, notre éducation…
Les erreurs que nous, adultes, faisons sont source d’enseignement pour l’enfant. Si nous avions toujours les réponses adéquates, les attitudes adaptées, les actes appropriés et en plus avec une parfaite maitrise de nos émotions, comment ferait l’enfant pour se construire ?
L’enfant s’identifie aux adultes qui l’entourent. Comment pourrait-il apprendre de ses erreurs s’il ne peut pas voir, entendre comment l’adulte répare les siennes ? Cela créerait chez l’enfant le sentiment de ne jamais être à la hauteur ce qui nuirait à la construction de son estime de soi et sa confiance en soi.
Alors, lorsque vous perdez patience, dites-vous qu’il apprend qu’il y a ‘’épuisement du stock’’. La patience n’est pas une denrée illimitée. Il va apprendre petit à petit qu’il faut s’arrêter avant de toucher la limite.
Quand vous vous excusez pour un oubli, une erreur, une attitude bougonne, etc. vous lui apprenez à assumer ses erreurs.
Si un jour, il vous voit pleurer vous lui montrer que vous aussi vous exprimez vos émotions. C’est normal et naturel.
Les jours où vous manquez de temps, êtes moins disponible pour jouer ou l’écouter, ces jours-là vous lui enseigner à développer son autonomie et à devenir indépendant. En plus, il apprend que personne ne doit être disponible 24h sur 24 pour une autre personne.
Faire des boulettes et les réparer, c’est apprendre aux enfants à être des humains qui s’assument !
Alors, comment faire au mieux ?
La déculpabilisation : la recherche de perfection amène dans une spirale infernale de stress et de culpabilité. Une phrase célèbre dit : « On ne nait pas mère, on le devient ! ». En même temps que vous éduquez, accompagnez, guidez… vos enfants, vous apprenez à être mère. Lorsque le bébé arrive au monde, il n’est pas livré avec la marche à suivre. Il n’y a pas deux jours identiques dans une famille. Plutôt que d’écouter votre culpabilité (qui est toujours mauvaise conseillère) vous dire ce que vous n’avez pas fait, fini, loupé… félicitez-vous pour votre grande adaptabilité et souplesse qui vous permet de faire face aux multiples sollicitations, imprévus, contre-temps que vous gérer quotidiennement. Rappelez-vous, on n’élève pas son enfant comme on veut mais comme on peut.
L’indulgence : il est impossible d’être parfaite ! Soyez indulgente envers vous-même comme vous l’êtes avec votre enfant ou les autres. Demandez-vous : suis-je aussi sévère avec les autres qu’avec vous-moi ? Pardonnez-vous vos petits travers, vos loupés… Regardez vos forces avec la même clarté que vos faiblesses.
L’affirmation de soi : reconnaître votre valeur et vos valeurs. S’affirmer s’est se respecter ! Exprimer ce qui est important pour vous, même au risque de déplaire à ceux que vous aimez. Être à l’écoute de vos besoins et les respecter va apprendre à votre enfant à en faire de même. C’est un bel apprentissage pour l’enfant d’apprendre que l’on peut s’affirmer en se respectant et respectant les autres sans pour autant perdre l’amour des gens.
Le plaisir : prendre le temps de rire avec les enfants et de passer du temps de qualité avec eux en profitant pleinement du moment présent. De temps en temps, sortir des tâches quotidiennes pour partager des moments légers sans toujours être dans le rôle éducatif. Bien souvent, dans cette recherche de perfection, il y a tant de pression à vouloir que tout soit fait, fini… que l’on en oublie le besoin de légèreté ! Ces petits moments sont des grands bonheurs pour l’enfant.
L’équilibre : devenir maman fait que vous oubliez (parfois ou souvent) qu’avant d’être une maman vous étiez une femme, une fille, une amie… S’accorder des moments sans les enfants est important car hormis le plaisir de se retrouver, le changement de rythme fait que les habitudes sont chamboulées, chacun (y compris papa) doit redéfinir sa place le temps d’une soirée ou d’une journée!
Quelles sont les boulettes que vous avez fait dernièrement, comment les avez-vous réparées et surtout, qu’ont-elles ont appris à votre enfant ?
Quel est le ou les points sur le(s)quel(s) vous avez besoin de travailler ?
Vous êtes le premier héros de votre enfant, il vous aime inconditionnellement (même lorsqu’il vous dit qu’il vous déteste ?). Ne cherchez pas à être parfaite, soyez VOUS et soyez en fière !