La période que nous vivons actuellement est très particulière et nous n’étions pas préparés à ça ! Du coup, les émotions sont exacerbées autant chez les adultes que chez les enfants ! Comme je le dis souvent, les émotions sont plus contagieuses que la gastro ! Alors, l’ambiance à la maison c’est ‘’chaud patates’’ !
Premièrement, un petit rappel : il est normal, de temps en temps, de crier, de perdre patience, de râler… C’est cela qui fait que nous sommes des humains.
Dans les situations tendues, il y a 3 phases que j’appelle ‘’Ouille’’, ‘’Boum’’ et ‘’Oups’’.
La phase Ouille, c’est le moment où les prémices des tensions arrivent (les enfants qui chouinent, qui se chamaillent, un téléphone du travail, le conjoint qui cherche un document, faire le repas…). Ce sont toutes ces choses, de plus ou moins grande importance, qui commencent à taper sur les nerfs.
La 2ème phase est celle du BOUM !!! Colère, cris, pleurs, agressivité, porte qui claque… c’est le débordement tout part en cacahuètes !
Puis la 3ème phase ‘’Oups’’ : la culpabilité, les excuses, faire la tête, bouder, garder le silence, revenir avec un sourire, faire comme si tout allait bien…
Plus vous repérerez ce qui crée du stress dans la 1ère phase mieux vous pourrez agir. Lorsque les tensions commencent, elles se manifestent physiquement mais bien souvent vous ne les écoutez pas ! Pour faire votre travail de maman, votre premier outil, C’EST VOUS-MÊME ! Quels sont les premiers signes qui vous annoncent que le stress est en train de monter (tensions dans la nuque, respiration plus courte, bouche sèche, boule au ventre…) ? Et chez votre enfant, quels sont les signes (il chouine, se colle à vous, démonte tout dans sa chambre, tourne en rond, mauvaise humeur…) ? Deux idées pour aider dans cette phase :
- Dire à l’enfant « Ouille là, ma colère elle monte, monte, monte chez moi ! Il faut que je me calme ! » et lui dire comment vous allez faire pour vous calmer (sortir respirer sur le balcon, boire un verre d’eau…). De préférence, dites-lui « je vais seule dans l’autre chambre un moment pour me calmer ! » plutôt que « laisse-moi tranquille 5 minutes ! ». Lorsque la tension monte chez votre enfant, faites-lui remarquer les signes qui indiquent que la colère monte (il devient rouge, fait que de pleurer…).
- Le thermomètre des émotions : je propose souvent aux familles de le mettre dans un endroit bien visible de tous et que chaque membre de la famille ait une photo de lui ou une pincette avec son nom ou… C’est un outil simple et efficace pour représenter la montée de tension de tout le monde. Accompagner l’enfant pour qu’il évalue son état de tension et qu’il fasse monter sa pincette ou photo sur le thermomètre l’aidera à prendre conscience de ce qu’il se passe en lui.
Deux grands avantages avec ces outils, lorsque vous nommez vos émotions que vous partagez vos ressentis, votre enfant apprend à reconnaitre et nommer les siens. Il prend exemple sur vous. Il se sent également pris en compte, ce qui renforce le lien. Deuxièmement, ils permettent une prise de conscience que la tension monte et de rester en contact avec l’enfant de manière saine. Plus on agit dans cette phase plus on diminue le risque d’explosion. Le thermomètre aide beaucoup les enfants à comprendre ce qu’il se passe tant chez eux que chez leur maman. Ils se rendent mieux compte que maman s’énerve de plus en plus.
Lorsque malgré tout ça déborde, dans la phase Boum, il n’y a pas grand-chose à faire si ce n’est assurer la sécurité physique et émotionnel de l’enfant. C’est-à-dire, qu’il ne se fasse pas mal ou qu’il ne fasse pas mal à quelqu’un. Et qu’il sache que vous êtes là s’il a besoin de vous. Certains enfants ont besoin d’être seuls, d’autres ont besoin d’être proche de vous ou au moins de vous voir. Dans ces moments-là, rien ne sert de lui faire de grandes théories, il n’a plus les capacités d’entendre et de comprendre ce qu’on lui dit. Il faut attendre que l’orage passe pour reprendre avec lui quand il sera plus calme. Si c’est vous qui explosez, c’est le même principe, cela ne sert pas à grand-chose que l’on vous dise de vous calmer (ça risque de remettre de l’huile sur le feu) ! Tant que possible essayez de vous isoler un moment pour reprendre vos esprits et surtout, RESPIREZ c’est le meilleur moyen d’apporter un afflux d’oxygène au ventre et au cerveau les 2 organes qui en ont besoin dans ces moments-là !
La phase ‘’Oups’’ est celle où l’on se rend compte que l’on a débordé, c’est là que la pression redescend. Du coup, d’autres émotions peuvent apparaitre comme la culpabilité, la honte… C’est là où l’on s’excuse, où l’on demande comment ça va ?… Certains auront besoin d’un câlin, d’autre pas. Attention, cette phase peut prendre du temps, jusqu’à une douzaine d’heures chez certains enfants pour être à nouveau réceptifs, pendant ce temps, ils resteront très à fleur de peau.
Une fois tout cela passé, il est important de se pencher sur le « comment », comment fait-on la prochaine fois pour ne pas en arriver là ? que met-on en place ? qu’est-ce qui va nous aider ? Réfléchir ensemble aux besoins des uns et des autres se fait lorsque tout le monde est revenu au calme. Il est important que les besoins de tous soient entendus. Un membre aura peut-être besoin de s’isoler un moment alors qu’un autre aura besoin que l’on pose tout pour lui faire un câlin. Il est INUTILE de poser ces questions dans la phase ‘’boum’’, elles ne vont faire qu’envenimer la situation.
Aider l’enfant à ressentir ce qu’il se passe en lui, sans oublier de faire la même chose pour vous, permet de rester en lien avec lui, même dans les moments sous haute tension !