Dans cet article, je vous parle de harcèlement. Plus particulièrement du harcèlement entre pairs qu’un certain nombre d’enfants subit.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, je tiens à préciser qu’il existe plusieurs types de harcèlement comme le cyberharcèlement, le harcèlement prof-élève, le harcèlement sexuel… mais pour cet article nous nous arrêterons sur le harcèlement entre enfants.
Pour commencer, le harcèlement se divise en quatre catégories :
- harcèlement verbal : insultes, moqueries, railleries, humiliations, menaces…
- harcèlement non verbal : grimaces, gestes obscènes…
- harcèlement psychologique : propagation de rumeurs, chantage, processus d’isolement, rejet…
- harcèlement physique : contraintes, attouchements, coups…
Il réunit un ensemble de persécutions et d’attaques infligées par un ou plusieurs harceleurs sur un autre enfant qui est souvent seul. Il y a 3 caractéristiques récurrentes dans les cas de harcèlement, il s’agit :
- d’un phénomène de groupe ;
- d’intimidation sur du long terme :
- d’un déséquilibre des forces.
La grande difficulté va être de le repérer pour pouvoir porter secours à l’enfant harcelé. Le harcèlement est quelque chose de pernicieux car s’il n’y a pas de harcèlement physique qui laisse des traces, il va être difficilement identifiable.
Le harcèlement est un problème de société grave qu’il ne faut en aucun cas banaliser et ne pas mettre au même rang que les chamailleries normales entre enfants !
Selon l’enquête PISA publiée en 2019, ce phénomène est en constante augmentation. En 2015, 11% des élèves de 15 ans en Suisse déclaraient avoir subi des moqueries, ils étaient 13% en 2018 et 15% en 2019. Il est à noter que le harcèlement commence bien avant l’âge de 15 ans même si la tranche d’âge la plus exposée est entre 12 – 15 ans. Il arrive fréquemment que vers les 5 – 7 ans, un certain nombre d’enfants subissent déjà du harcèlement.
Dans le processus de harcèlement, il y a 3 protagonistes :
- la victime ;
- le.s harceleur.s ;
- les témoins.
Par le déséquilibre des forces cité plus haut, la victime est dans l’incapacité de se défendre. Elle est seule face à un groupe…
Lorsque l’harceleur reperd sa victime, son but est de la blesser (physiquement, psychologiquement et/ou émotionnellement) afin de poser son emprise sur elle.
Les témoins ne dénoncent pas le harcèlement, principalement, pour 2 raisons. Premièrement, la peur des représailles et deuxièmement, l’idée (ou l’espoir) qu’un autre va le faire.
Souvent, la victime aura de la difficulté à parler de ce qu’elle vit. Elle va exprimer son mal-être par des signes inconscients tels que :
- repli sur soi ;
- troubles du sommeil ;
- anxiété somatisée (maux de ventre, perte de cheuveux…) ;
- refus de se rendre à l’école ;
- baisse des résultats scolaires ;
- agressivité contre les parents, l’entourage, elle-même ;
- vol…
Que faire ?
La première chose est de parler et d’encourager à rapporter les faits ; maintenir le dialogue est primordial. En même temps, il va être important qu’une collaboration entre les parents, l’école et l’UAPE se mette en place rapidement. L’aide d’un professionnel dans le domaine du harcèlement peut être intéressante car il aura une vision extérieure de la situation et il ne sera pas aux prises avec diverses émotions comme peuvent l’être les personnes qui accompagnent régulièrement un enfant.
Comment aider l’enfant ?
Dans la plupart des cas, l’enfant harcelé est en manque d’estime de soi et de confiance en soi. Il va donc être important de travailler à développer la première et bosster la deuxième. Un autre aspect important va être le travail des émotions ; l’aider à les reconnaitre pour ensuite pouvoir les exprimer. Souvent, la culpabilité, la honte et le sentiment d’impuissance sont très présents dans les cas de harcèlement et un travail majeur devra être fait sur ces aspects.
Pour aider l’enfant à sortir de cette spirale infernale, l’intervention des adultes est indispensable. L’enfant ne pourra pas s’en sortir tout seul car, comme nous l’avons vu précédemment, il y a un déséquilibre des forces. S’il n’est pas facile de repérer le harcèlement, l’observation des changements de comportements chez l’enfant est un indicateur nous incitant à être vigilants.es et ouvrir le dialogue avec lui. Demander l’aide d’un professionnel peut s’avérer nécessaire !