On en parle de plus en plus mais est-ce une réalité ? Un enfant peut-il vraiment faire un burn-out ?
Dans notre vision d’adulte cela paraît impossible car un enfant est insouciant, il ne travaille pas, il n’a pas les soucis des adultes. Pourtant, certains enfants souffrent de burn-out. Ils arrivent épuisés dans les cabinets de pédiatres, de psychologues et autres thérapeutes.
Pourquoi parle-t-on de burn-out et de sur-stimulation ?
Parce qu’aujourd’hui, il faut être bon dans tout ! La compétitivité est de mise. A l’école, dans le sport, dans la musique, dans les loisirs… soit t’es bon, soit tu es sur la touche !
Le monde est devenu très élitiste. Il ne laisse plus de place à la rêverie et à l’insouciance. Le tout, tout de suite, très vite et très bien sont les maîtres-mots.
Chaque parent veut le meilleur pour son enfant. Dans une société de performance qui n’accepte ni la lenteur ni la différence, la tendance est à sur-stimuler, consciemment ou non, les compétences de l’enfant. Plus il sera bon, meilleur sera son avenir professionnel. Mais, le mieux est souvent l’ennemi du bien.
N’ayant plus de moment à lui, pour faire les choses à son rythme, le risque d’épuisement est grand. Avec cela vient la perte ou l’absence de sens. Bien travailler à l’école pour avoir un bon travail, c’est lui demander de se projeter dans 5 ou 10 ans. Autant dire que c’est une mission impossible ! Même pour l’adulte, il est difficile de se projeter dans 10 ans. Où travaillerons-nous ? Ferons-nous toujours le même métier ? Habiterons-nous toujours au même endroit ? Formerons-nous toujours le même couple ? etc. Nous pouvons uniquement imaginer ce qu’il peut se passer pour nous en fonction de notre réalité actuelle d’adulte. Mais l’enfant n’a que ça position d’enfant pour se projeter dans un monde d’adulte. C’est pourquoi, le sur-stimuler pour le futur ne fait pas sens pour lui. Et lorsqu’il n’y a pas de sens à ce qu’on fait cela devient une source de stress importante.
Quels sont les risques de la sur-stimulation ?
Lorsqu’il y a sur-stimulation, il y a souffrance psychique et physique. Si le rythme de développement intellectuel, émotionnel, psychologique de l’enfant n’est pas respecté l’enfant se fatigue en devant mener à bien toutes ses tâches et activités quotidiennes. Chaque enfant a son rythme d’apprentissage et vouloir aller plus vite c’est l’amener droit à l’échec. Par exemple, vouloir lui apprendre les lettres avant l’entrée à l’école, si l’enfant n’est pas prêt cela ne sert à rien si ce n’est créer des situations de stress, des tensions et des mises en échec.
La psychologue A. Jeger donne un exemple très parlant : « On ne demande pas à un enfant qui apprend à marcher de faire un marathon. » Cela nous rappelle qu’il faut laisser du temps pour chaque acquisition que l’enfant fait.
Quels sont les signes ?
- La fatigue physique et/ou intellectuelle peut engendrer des troubles du sommeil : difficultés d’endormissement, réveils nocturnes, sommeil agité…
- Le repli sur soi et l’isolement peuvent survenir lorsque l’enfant ne se sent plus à la hauteur et qu’il n’arrive plus à tout mener de front.
- La perte de confiance en soi malgré de bons résultats, il n’aura pas le sentiment d’être compétent.
- Les troubles alimentaires peuvent survenir soit en mangeant trop ou pas assez ou mal.
Comment y remédier ?
Changer la société ? Certainement qu’il faudra modifier certaines choses mais cela va prendre du temps, beaucoup de temps… Alors en attendant pour le bien de l’enfant maintenant, essayons de le laisser un peu respirer. Des activités extra-scolaires, oui mais pas tous les jours. Permettons-lui de développer sa créativité en ayant du temps libre et partageons des moments de détente avec lui.
Ne vous culpabilisez pas parce que votre enfant ne fait pas autant d’activités que le voisin ou la cousine. Lui laisser du temps libre et partager des moments en famille, c’est lui transmettre des valeurs familiales importantes qui l’accompagneront toute sa vie.
N’oublions pas « Il est urgent de prendre son temps ! »