La construction de l’estime de soi

L’estime de soi est la certitude de sa propre valeur. C’est le regard que l’on porte sur nos forces et nos faiblesses dans les différents domaines de notre vie. Elle se construit dès la petite enfance mais reste fluctuante tout au long de notre vie en fonction de nos réussites et de nos échecs.

L’enfant apprend essentiellement par mimétisme, c’est pourquoi il est important, en tant qu’adulte, d’avoir une bonne estime de soi. L’enfant prend le parent comme modèle et apprend en l’écoutant et le regardant agir. Par exemple, le parent qui se trouve nul et se dénigre constamment ne favorise pas l’estime de soi chez son enfant. Ce dernier comprend qu’il n’a pas le droit d’avoir des qualités et des forces et, en grandissant, il mettra en place le même mode de fonctionnement que son parent. 

La construction de son estime de soi passe aussi par le regard que l’adulte porte sur l’enfant. Si l’adulte a un regard pessimiste, négatif ou dénigrant, il sera plus difficile pour l’enfant de construire une bonne estime de soi. En observant ses parents, il se forge une image de lui-même. Voir et ressentir la fierté de ses parents contribuent à la construction de l’estime de soi. Par exemple : la première fois que l’enfant fait du vélo sans les petites roues est un phénomène marquant pour la famille. Les parents sont fiers et félicitent l’enfant et, bien souvent, ils racontent ce moment à l’entourage avec plaisir ! Cette réussite va laisser une empreinte positive qui va favoriser l’estime de soi. L’accumulation de petites et grandes réussites va aider l’enfant à prendre conscience de sa valeur. La réussite génère des émotions positives qui vont lui permettre de se sentir capable et d’avoir de la valeur à ses propres yeux. Malheureusement, la réussite est considérée comme normale donc on ne prend pas la peine de la relever. Souvent, on entend des phrases du type : « tant que je ne dis rien, c’est que c’est bon. » C’est bien dommage car ce sont les réussites qui vont donner force et confiance pour surmonter les défis de la vie.

A contrario, l’échec est vu comme anormal. On en parle, on ressasse et on insiste sur le négatif. Celui-ci va laisser des stigmates dans le développement de l’estime de soi. S’il est constamment mis en avant, l’enfant va vivre dans le doute (sur ses compétences) et la peur (de faire faux, de ne pas y arriver…). Pour ma part, je préfère parler d’une opportunité d’apprendre et de progresser plutôt que d’un échec. Saisir cette opportunité va permettre à l’enfant de rebondir pour progresser et permettra de transformer cet événement en quelque chose de positif !

Quelques points pour favoriser l’estime de soi de l’enfant :

• qu’il sache que ce qu’il pense, fait et ressent est important,
• lui donner le sentiment de sécurité pour qu’il ose expérimenter, faire, tester…
• lui donner le droit à l’erreur,
• lui apprendre la différence entre ce qu’on est et ce qu’on fait,
• lui apprendre que tout le monde peut se tromper même (surtout) les adultes.

Quelques outils pour développer l’estime de soi de l’enfant :

• créer une boîte des réussites (dans un carton ou une boîte, l’enfant dépose un dessin, un objet, etc. sur lequel on met la date et à quelle réussite il se réfère. Le parent peut aussi écrire quelques mots. Lors de doutes sur ses compétences ou capacités à réussir, vous prenez la boîte et regardez avec l’enfant ce qu’il a déjà réussi. Demandez lui comment il a fait dans telle ou telle situation, comment il se sentait, qu’est-ce qu’il pensait…) ,
• finir la journée en nommant 2 réussites de la journée,
• valoriser les efforts de l’enfant,
• l’encourager à exprimer ses sentiments.

Valoriser ce n’est pas uniquement féliciter lorsqu’il y a une réussite ou une étape de passée, c’est aussi faire prendre conscience par quel  »chemin » l’enfant a passé pour arriver à tel ou tel résultat. Resortir les processus utilisés et les stratégies mises en place mettent en avant les efforts accomplis et ce qui a été développé pour y parvenir. Cette réussite est le résultat de moult étapes qu’il est important de détailler pour que l’enfant puisse s’y référer par la suite et, surtout, les réitérer.