« L’affirmation de soi consiste en la capacité d’exprimer ses émotions, ses pensées et ses opinions de même que de défendre ses droits tout en respectant ceux des autres, ceci de façon directe, honnête et appropriée. » (Louis Chaloult, 2014)
L’affirmation de soi n’est pas innée et chaque individu doit développer cette habileté relationnelle pour être avec les autres en les respectant et en se respectant. Elle s’acquiert par un apprentissage à long terme. Cette compétence sociale est importante dans la vie de l’enfant et pour sa future vie d’adulte. Oser s’affirmer en défendant ses idées, ses valeurs permet à l’enfant (et/ou à l’adulte) de plus facilement prendre sa place dans un groupe et de favoriser les rencontres et les amitiés. On parle d’une saine affirmation lorsqu’un individu peut défendre son point de vue sans ressentir d’angoisse, de peur des moqueries ou des remarques et qu’il est capable d’entendre l’avis d’autrui.
En tant qu’adulte, nous apprenons à l’enfant dès son plus jeune âge diverses compétences sociales (les règles de politesse, le respect des autres, le partage, l’écoute…). Pour ce qui est de l’affirmation de soi, nous avons également un accompagnement important à faire avec eux. C’est en adoptant des attitudes constructives et en lui montrant l’exemple que nous lui permettons de développer cette compétence.
Dans mon quotidien professionnel, je constate fréquemment deux sortes de réaction qui peuvent péjorer le développement de l’affirmation de soi chez les enfants. Par exemple, lorsqu’un enfant se fait embêter par un ou plusieurs enfants :
Situation 1 : l’adulte donne comme message d’ignorer ce que les autres lui font ou disent, de s’en aller un bout plus loin, de ne pas répondre, de faire comme s’il n’avait pas entendu, de lui dire qu’il est plus intelligent de ne rien dire, etc. Le message donné ici est qu’il faut se laisser faire. Du coup, l’enfant n’apprend pas à se défendre.
Situation 2 : l’adulte va défendre l’enfant en grondant, faisant la morale, punissant les enfants ‘’coupables’’. Il intervient à la place de l’enfant, le laissant dans une situation de soumission. Ici, le message est que c’est quelqu’un d’autre, en l’occurrence l’adulte, qui doit intervenir et que l’enfant n’est pas capable de le faire par lui-même.
Ces deux types de réaction ne favorisent pas le développement de l’affirmation de soi chez l’enfant. Le risque, si ces réponses de l’adulte sont récurrentes, est que l’enfant n’acquiert pas les moyens de se défendre lors de conflit ou de défendre ses opinions et ses valeurs.
Pour développer une saine affirmation de soi, il est important d’accompagner l’enfant lors de querelles mais sans intervenir à sa place. Le laisser se défendre en premier et le seconder si besoin est.
Attention aussi à ne pas vouloir défendre à tout prix celui qui s’affirme le moins dans un groupe ! C’est un réflexe très humain 😉
Quelques exemples d’affirmation de soi positive :
- dire non, refuser de faire quelque chose qui va à l’encontre de nos valeurs,
- dire oui,
- exprimer ses émotions, ses besoins,
- oser donner son avis sans avoir peur des moqueries, du regard des autres…
- …
Quelques pistes d’action :
- montrer l’exemple,
- inciter l’enfant à exprimer ses émotions,
- lui demander son avis et encourager le partage,
- …
S’affirmer demande du temps et de la pratique. Cet apprentissage est important car il va avoir des effets très positifs sur l’estime de soi et la confiance en soi ce qui permettra à l’enfant de pouvoir prendre des décisions et avoir une communication plus aisée avec son entourage.