C’est une croyance que je retrouve chez quelques femmes que j’accompagne. J’entends parfois : «Je remplis mon rôle de mère, d’épouse et d’employée! Mais j’ai vraiment l’impression que n’importe qui pourrait faire tout ça à ma place. Finalement, je ne suis pas si importante!» Derrière de telles phrases, une croyance a pris racine depuis leur enfance (par leur éducation et par leur parcours scolaire).
Ces femmes/mères ont certainement grandi en étant constamment limitées dans leur spontanéité ; par exemple :
- ne pas parler de leurs résultats scolaires (des bonnes notes, des succès) ;
- ne pas se mettre en avant (c’est dangereux) ;
- ne pas montrer qu’elles étaient là (« arrête de faire ton intéressante ») ;
- ne pas gêner les autres (par leur présence, leurs questions…) ;
- etc.
Elles ne devaient pas se croire importantes et, par conséquent, leurs besoins ne l’étaient pas non plus. Tous ces messages donnés de manière verbale et non-verbale ont fortement ancré en elles cette croyance, cette pudeur telle que la difficulté à demander de l’aide.
Aujourd’hui, mamans, elles vivent un énorme conflit intérieur. Cette croyance de ne pas être importantes se confronte à leur statut de mère et le rôle fondamental qu’il joue dans la vie de leur enfant. Ce conflit crée des angoisses et un terrible mal-être. De plus, il est difficile pour elles de prendre leur place de mère.
Dans ce type de situation, c’est avec les mamans que mon travail d’accompagnement se fera principalement. Ensemble, nous allons travailler pour qu’elles puissent remplacer cette injonction « Tu n’es pas importante ! » par des ‘’permissions’’ comme :
- je reconnais et peux exprimer mes besoins ;
- je peux mettre en avant ce que je fais et ce que je sais ;
- je peux demander du réconfort, du soutien, de l’aide ;
- j’ose prendre ma place en tant que mère, femme, collègue…
Qu’est-ce que je propose en pareille situation ?
Le premier objectif est de donner à la personne le droit de transgresser cette croyance. Durant la séance, c’est au travers de questions, d’approfondissement des réponses et d’explicitation que nous allons commencer à mettre en route le changement. Ensuite, je lui demande de créer chez elle son tableau des réussites (si elle est d’accord, bien sûr 😉 d’assembler des images, des photos, des citations, des affirmations comme elle le souhaite (dessin, collage, écriture, coupure de journaux…) de ses réussites. Dans un premier temps, cet exercice oblige à se questionner sur « qu’est-ce que j’ai réussi ? », « quels événements ou actions sont une réussite pour moi ? ». Dans un deuxième temps, devoir en faire un tableau va rendre concret les réussites. Trop souvent, les réussites sont banalisées alors qu’il faudrait au contraire les mettre en avant pour faire des ancrages positifs sur lesquels s’appuyer. Cette création sera « son devoir » pour la séance suivante. Par la suite, avec ce tableau nous allons travailler sur le comment valoriser ses réussites, les ancrer pour dépasser les peurs, les angoisses pour finalement accepter d’être une personne importante pour son enfant, sa famille et, surtout, pour ELLE-MÊME !!!
Chaque séance est créée sur mesure avec la personne qui vient me voir. Pour des situations similaires, l’approche peut être tout autre. Tout dépend des besoins, des attentes et du vécu de la personne. Tout changement est un travail sur soi qui demande de l’investissement et du temps mais qui apportera harmonie et sérénité dans le foyer.
« Je n’ai pas choisi mon vécu et pas d’avantage mon enfance, mais je peux choisir aujourd’hui de poser des actes de liberté. » Alexandre Jolien