
Dans le monde de l’entrepreneuriat, un sujet récurrent et sur lequel beaucoup d’entrepreneur.e.s (moi comprise 😉) devons travailler, est le syndrome de l’imposteur.
Le syndrome de l’imposteur est un phénomène psychologique où une personne, malgré ses accomplissements et ses compétences, doute de sa légitimité et craint d’être vue comme un ‘’imposteur’’. En d’autres termes, la personne ressent qu’elle ne mérite pas son succès et attribue ses réalisations à la chance plutôt qu’à ses propres capacités. Ce sentiment peut être particulièrement répandu chez les professionnel.le.s, même chez celles et ceux qui ont un haut niveau de compétence dans leur domaine. Les symptômes typiques incluent le perfectionnisme, la peur de l’échec, le besoin constant de validation externe, la réticence à oser faire/dire quelque chose…
Ce syndrome de l’imposteur est très présent chez les éducateur.trice.s de l’enfance. C’est un sujet que je traite de plus en plus dans mes accompagnements avec les équipes éducatives, surtout lorsque l’on travaille autour de la posture professionnelle. Les questions qui reviennent fréquemment :
- Jusqu’où peut-on aller et se positionner avec les parents ?
- Est-ce que l’on peut dire ceci ou cela aux parents ?
- Est-ce que nous avons vraiment une place dans les réseaux professionnels ?
Trop souvent encore, j’entends la phrase que « Je ne suis QUE éduc ! » Cette phrase me fait grincer des dents 😖.
Ce phénomène, souvent méconnu ou sous-estimé, peut entraver la confiance en soi et limiter l’épanouissement professionnel. Ce manque de confiance peut les empêcher de s’exprimer dans des réseaux professionnels, de partager leurs idées et leurs connaissances, ou même de s’affirmer dans des discussions avec les parents ou d’autres professionnel.le.s.
Aujourd’hui, il est temps de briser ce cercle vicieux et d’encourager les éducateur.rice.s de l’enfance à prendre pleinement leur place dans leur domaine de compétence et la collectivité qui les emploie.
Chaque éducateur.rice de l’enfance détient un savoir-faire unique et précieux. Leur quotidien est rythmé par des interactions enrichissantes avec les enfants, où elles et ils jouent un rôle essentiel dans leur éveil, leur apprentissage et leur bien-être. Leur expérience sur le terrain, leur sens de l’observation et leur capacité à répondre aux besoins spécifiques de chaque enfant font d’eux/d’elles des acteurs.rices incontournables de l’éducation.
Il est donc primordial d’encourager les professionnel.le.s de l’enfance à faire reconnaître la valeur de leur travail et à revendiquer leur place légitime dans la société. Voici quelques conseils pour surmonter le syndrome de l’imposteur :
Valoriser son expérience : Prendre conscience de toutes les compétences acquises au fil des années, des formations suivies et des défis relevés avec succès. Chaque expérience, même la plus modeste, contribue à votre expertise en tant qu’éducateur.rice de l’enfance.
Se former continuellement : Investir dans le développement professionnel en participant à des formations, des ateliers ou des conférences. Constamment progresser est un puissant levier pour renforcer la confiance en soi et élargir ses horizons.
Partager ses connaissances : Ne pas sous-estimer la capacité à influencer positivement l’entourage professionnel. Ne pas hésiter à partager les idées, les découvertes et les expériences avec les collègues, les parents et d’autres intervenants dans l’éducation de l’enfance.
S’affirmer dans les échanges : Lors des discussions avec les parents et les professionnel.le.s, se rappeler que vous êtes un.e expert.e dans votre domaine. S’exprimer avec assurance et respect, en mettant en avant vos connaissances et votre expérience de terrain.
Cultiver la bienveillance envers soi-même : Apprendre à reconnaître et à accepter vos réussites, aussi modestes soient-elles. Être bienveillant.e envers soi-même et ne pas se juger trop sévèrement. Le chemin vers la confiance en soi est un processus continu, fait de hauts et de bas.
En conclusion, il s’agit d’identifier ce syndrome lorsqu’il apparait, d’en parler avec les professionnel.le.s concerné.e.s, de lui tordre le cou… En reconnaissant la valeur de leur travail, en cultivant leur expertise et en osant prendre leur place légitime dans la société, ils.elles contribuent activement à l’épanouissement des enfants et à la reconnaissance de leur métier. Ainsi, ensemble, nous pouvons construire un environnement où chaque éducateur.rice se sentira pleinement épanouie et valorisé.e dans sa mission éducative.
Bonjour Valérie,
Je tenais à vous dire combien votre article sur « Dépasser le symdrome de l’imposteur : s’affirmer en tant qu’éducateur.trice ! » m’a fait du bien. Il est vrai que dans ce milieu de l’enfance, cela n’a pas toujours été facile de se faire sa place, notamment auprès d’autres professionnels dans des réseaux par exemple, mais fort heureusement cela évolue avec le temps. Et c’est vrai qu’il est aussi de notre responsabilité de ne pas s’effacer ou se sous-estimer, de continuer de croire en nos connaissances, de les partager et les affirmer.
En vous remerciant encore. Vos articles et votre travail sont tellement pertinents et intéressants.
Meilleures salutations.