De plus en plus souvent, lorsque les parents ou les professionnels.les de l’enfance se demandent si l’enfant a peut-être un TSA, TDAH, DYS, HP… Une peur arrive très vite, celle de coller une étiquette à l’enfant, de le mettre dans une case. Cette peur que l’enfant soit différent et qu’il souffre, qu’on le rejette…, peut retarder voire empêcher de faire tester/évaluer l’enfant et, de ce fait, de poser un diagnostic !
Cependant, il y a une grande différence entre coller une étiquette et poser un diagnostic. Si l’étiquette coince l’enfant dans une case, le diagnostic permet de comprendre et donc de répondre aux besoins de l’enfant. Dans ces quelques lignes, je souhaite m’attarder un peu sur la confusion de ces deux termes. Si le fait de coller une étiquette est à bannir, poser un diagnostic est important pour proposer un accompagnement quotidien adéquat.
Qu’est-ce qu’une étiquette ?
Tu es maladroit, lente, timide, turbulent, un clown… Il est sage, elle est méchante, il est nul, elle est perfectionniste, etc. Voici quelques-unes des innombrables étiquettes que l’on peut coller à tout le monde. Plus on va répéter à un enfant qu’il est ceci ou cela, plus il va le croire et faire en sorte de s’y conformer. Les étiquettes créent et entretiennent de fausses croyances dont il va être difficile d’en sortir. Par exemple, grandir en entendant constamment qu’il est lent, une fois adulte, il se définira de lui-même comme lent !
Coller des étiquettes va nuire au développement de l’estime de soi et de la confiance en soi de l’enfant et cela ne va en aucun cas améliorer les comportements de l’enfant. De plus, lors d’une suspicion d’un trouble comme TSA, TDAH ou autre tant qu’il n’y a pas de diagnostic, on reste dans des hypothèses. Si votre voisine ou votre concierge vous dit : « Il ne tient pas en place, c’est un hyperactif ! ». Là, nous sommes clairement sur un jugement, sur une étiquette. Ces hypothèses vont amener des explications et justifications (c’est l’âge, c’est la période d’opposition, c’est depuis qu’il va à la crèche…) qui vont favoriser et entretenir les étiquettes posées sur l’enfant.
On l’aura compris, coller une étiquette est contreproductif, ne fait rien avancer et ni changer et elle empêche l’enfant d’être lui-même. Elles enferment dans des cases et créent de fausses croyances.
Qu’est-ce qu’un diagnostic ?
La définition du diagnostic selon le Robert : « identification (d’une maladie, d’un état) d’après ses symptômes : poser, établir un diagnostic, erreur de diagnostic. ».
Selon F. Cabellan « L’identification des symptômes et de l’impact du trouble servent avant tout à développer des stratégies pour mieux développer le potentiel de l’enfant. »[1]. Lorsque nous parlons de TSA, DYS, HP, TDAH… nous ne sommes pas dans des étiquettes mais dans un diagnostic lorsqu’il est posé par un.e professionnel.le et non par la voisine 😉 !
Le diagnostic permet de comprendre et de mettre en place un accompagnement adapté aux besoins spécifiques de l’enfant. C’est pourquoi, il ne faut pas ignorer les troubles et rester dans des hypothèses qui ne vont faire qu’amplifier les doutes, les questions, les peurs… Pour le bien, et par respect pour l’enfant, il est important de consulter un.e spécialiste. Plus l’accompagnement sera professionnalisé, moins on mettra l’enfant dans des cases.
Le diagnostic permet de sortir des clichés, des étiquettes et autres cases dans lesquels la société aime mettre enfants et adultes ! Il va donner des clés de compréhension, des pistes de réflexion et des outils d’accompagnement. Ce qui permettra aux parents et aux divers professionnels.les d’avancer ensemble pour le bien de l’enfant.
Lorsqu’un diagnostic est posé, nous pouvons accompagner les enfants en toute connaissance de cause. Qu’il s’agisse d’un TSA, HP, TDAH… le diagnostic permet de mettre en place des outils d’accompagnement adaptés à ses besoins, de s’adresser aux personnes ressources, de permettre l’inclusion et surtout de pouvoir partager leurs richesses intérieures. Car, qu’il y ait un trouble ou non, chaque enfant est unique et entrer dans son monde est un privilège. Rappelons-lui qu’il n’est pas bizarre, méchant, nul, pas normal… Il est un enfant !
« Les gens ont quelque chose en commun : ils sont tous différents. » Robert Zend
[1] F. Cabellan, 100 idées pour mieux discerner difficultés et besoins spécifiques dès la maternelle, Ed. Tom Pousse, 2019