Cette question revient régulièrement dans les séances de travail avec les mamans. Voici quelques lignes sur ce sujet.
Certaines références théoriques évoquent la sévérité comme étant un des styles d’éducation des générations précédentes. L’enfant n’avait pas droit à la parole, il devait obéir sans quoi des punitions lourdes tombaient. Peu voire pas du tout d’explication lui était donnée, c’était la méthode « c’est comme ça un point c’est tout ! ». La sévérité est le fait de ne pas hésiter à punir ou sanctionner lourdement sans aucune indulgence ni explication.
Aujourd’hui, on parle plutôt de fermeté dans l’éducation. Mais quelle est la différence ?
La fermeté est une attitude rigoureuse qui se manifeste avec assurance par des demandes claires que l’on explique à l’enfant. Ce type d’éducation demande un investissement personnel car il nécessite davantage de communication et, par là-même, plus de temps et d’énergie. Le fait d’être ouvert à la discussion, de proposer des solutions, de donner des choix, de valoriser les réussites de l’enfant et, surtout, d’être cohérent, constant et sûr de nos exigences… enseigne à l’enfant l’écoute, le respect, la prise en compte de ses besoins et de ceux des autres, l’apprentissage de la communication et de la confiance en soi.
Une autre différence importante entre sévérité et fermeté concerne les conséquences. Pour que l’enfant puisse apprendre, il faut que les conséquences soient naturelles et logiques. C’est-à-dire qu’il doit y avoir un lien entre ce que l’enfant a fait et ce que l’adulte pose comme acte. Sans ce lien de causes à effets, l’enfant ne peut pas comprendre ce qui est attendu de lui, ni réaliser les apprentissages pour développer de nouvelles compétences.
Par exemple : s’il ne mange pas suffisamment au repas, il aura faim par la suite (il ne faut pas le laisser manger des bonbons par la suite bien sûr !). Il utilise mal un jouet (il tape son petit frère avec), on le lui confisque. Ces actions sont logiques et cohérentes avec ses comportements et vont lui permettre d’intégrer les conséquences directes liées à ses actes.
Par contre, lorsque l’enfant renverse involontairement son verre d’eau, on le sort de table pour le mettre dans sa chambre et on lui dit que, jusqu’au prochain repas, il n’a plus à boire, les conséquences sont contre nature et ne sont pas constructives pour lui. Si cela arrive fréquemment, c’est que l’enfant n’a peut-être pas encore la motricité nécessaire pour maitriser cet acte, ou que la fatigue lui fait baisser sa concentration… Dans ce genre de situation, il est préférable d’aider l’enfant en lui proposant des solutions (la tasse à bec, on éloigne le verre et il le demande quand il a soif…). L’important est d’accompagner l’enfant pour acquérir de nouvelles compétences, tout en restant ferme car il aura peut-être envie de garder son verre près de lui.
Par exemple, pour structurer les moments de repas, l’utilisation d’un sablier est un outil intéressant car il concrétise le temps, la durée et il permet de mettre un cadre concret et ludique à l’enfant qui a tendance à ‘’trainer’’ lors du repas, qui veut sans cesse se lever…
Aujourd’hui, le défi des parents est la recherche du délicat équilibre entre fermeté et bienveillance, ce qui n’est pas un exercice facile ! Celui-ci demande du temps, de la patience, de la rigueur, de la persévérance et de la cohérence.